Bienvenue à Oakland

Eric Miles Williamson

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  • Conseillé par
    28 juillet 2012

    La rage aux mots !

    Bienvenue à Oakland, «ses quais, ses jetées, ses usines, ses voies ferrées, les fumées de l’abattoir et la puanteur âcre de l’usine...»

    Eric Miles Williamson est né à Oakland dans la baie de San Francisco. Comme Jack London.
    Il nous raconte Oakland. Les bas-fonds des déshérités, «les gens qui se salissent et ne seront jamais propres...».
    Le «je» de cette histoire noire, très très noire, c’est T-Bird Murphy.
    Vingt et un ans. Un père Pop, pas sûr que ce soit son père.
    «Maman, elle, baisait la bande des Hell’s Angels.»
    Kent et Clyde, deux frères, morts au combat, dans les rues d’Oakland.
    Oakland : les chantiers, la rue, les bastons, l’alcool et la drogue.

    T-Bird écrit pour «ceux qui ne sont pas encore nés,
    et pour les morts.»
    T-Bird renifle «à pleins poumons l’aisselle puante de l’Amérique.»
    T-Bird est le meilleur trompttiste de jazz de toute la Californie du Nord. Catégorie seconde zone.
    T-Bird conduit un camion-poubelle et vit dans la décharge.
    Chez Dick, le bar du coin, il retrouve ses potes, ses frères de misère : Campos, Polizzi, Shapiro, Jorgensen, Louie.
    Un jour T-Bird aimerait bien aller à la fac : «Je me paierais une éducation, j’apprendrais des conneries de riches.»
    T-Bird lit Jack London, Mark Twain, Dos Passos, Marx, Nietzsche et Trotsky.

    «Personne ne savait que je lisais tous ces bouquins. C’est pas le genre de truc qui s’avoue, dans mon quartier. Si tu racontes qu’au lieu de mater la match des Raiders ou de picoler de la bière tu lis des bouquins, merde, tout le monde va penser que t’es une tarlouze...»
    Aujourd’hui, Eric Miles Williamson est critique littéraire et professeur de littérature à l’université.

    «Y a rien de plus beau que la volonté de vivre lorsqu’on baigne dans le désespoir absolu. L’espoir, c’est pour les connards. Il n’y a que les grandes âmes pour comprendre la beauté du désespoir.»
    Noir, c’est noir, très très noir, vous dis-je.
    Mais terriblement bien balancé. Du Be-bop sauvage.
    Captivant et révoltant.
    Ce roman brille comme une lame menaçante dans le noir d’Oakland.
    Un coup de coeur. Un coup de poing dans la gueule.

    Vous allez adorer ou...détester !

    T-Bird nous dit, nous jure, nous injure toute la vérité, rien que la vérité.