- EAN13
- 9782213642390
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 04/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Fayard 34,00
De la naissance de la République à 1914, l'idéologie pénitentiaire demeure
constante: la prison doit être un lieu de peine, mais aussi d'amendement; elle
est faite pour transformer les délinquants autant que pour les punir. Pour les
républicains, une discipline ferme mais humaine et les bienfaits de
l'instruction peuvent toujours ramener le délinquant au droit chemin,
c'est-à-dire à un comportement conforme aux valeurs de la République. Dès
lors, son idéal lui commande, plus qu'à toute autre forme de gouvernement, de
se pencher sur les prisons, de les transformer, de les humaniser enfin.
Or la République ne le fait pas. C'est, dira-t-on, faute de moyens plus que de
bonnes intentions. Mais, précisément, la question posée est bien celle-là:
pourquoi la République s'est-elle refusée à prélever les ressources
nécessaires pour changer la prison, en finir avec la misère, la promiscuité,
la corruption de la vie carcérale, toujours dénoncées et toujours reconduites?
Pourquoi accuser les tares d'un système pénitentiaire indigne des valeurs de
la République _ et de son intérêt bien compris, puisqu'il nourrissait la
récidive _ et cependant se garder d'y remédier?
A travers le prisme de ses prisons et de sa politique répressive, c'est un
visage secret de la République qui se révèle.
constante: la prison doit être un lieu de peine, mais aussi d'amendement; elle
est faite pour transformer les délinquants autant que pour les punir. Pour les
républicains, une discipline ferme mais humaine et les bienfaits de
l'instruction peuvent toujours ramener le délinquant au droit chemin,
c'est-à-dire à un comportement conforme aux valeurs de la République. Dès
lors, son idéal lui commande, plus qu'à toute autre forme de gouvernement, de
se pencher sur les prisons, de les transformer, de les humaniser enfin.
Or la République ne le fait pas. C'est, dira-t-on, faute de moyens plus que de
bonnes intentions. Mais, précisément, la question posée est bien celle-là:
pourquoi la République s'est-elle refusée à prélever les ressources
nécessaires pour changer la prison, en finir avec la misère, la promiscuité,
la corruption de la vie carcérale, toujours dénoncées et toujours reconduites?
Pourquoi accuser les tares d'un système pénitentiaire indigne des valeurs de
la République _ et de son intérêt bien compris, puisqu'il nourrissait la
récidive _ et cependant se garder d'y remédier?
A travers le prisme de ses prisons et de sa politique répressive, c'est un
visage secret de la République qui se révèle.
S'identifier pour envoyer des commentaires.