Le Langage comme force selon Wilhelm von Humboldt
EAN13
9782342155518
Éditeur
Connaissances & Savoirs
Date de publication
Langue
français
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Le Langage comme force selon Wilhelm von Humboldt

Connaissances & Savoirs

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Pour José Voss (né en 1942), le langage fait problème dès sa plus tendre
enfance. De par sa formation bilingue – en effet, sa langue maternelle est
l'allemand tandis que le français est la langue de ses études –, il a été très
tôt sensibilisé aux choses du langage. Dès 1962, il s'intéresse aux questions
proprement philosophiques que pose le langage. Cet intérêt culmine, en 1977,
avec la défense d'une thèse consacrée à la philosophie énergétique du langage
de Wilhelm von Humboldt (1767-1835). « Le langage n'est pas un ouvrage (Werk,
ergon), mais une activité (Thätigkeit, energeia). » Cette proposition
cardinale de celui qui passe, à juste titre, pour être le père de la
philosophie du langage, constitue non seulement le point de départ, mais
encore l'idée directrice qui sous-tend la présente thèse de doctorat, à savoir
que le langage est fondamentalement force agissante, créativité vivante,
énergie spontanée. Contenant à la fois une définition négative et une
définition positive du langage, la proposition ergon-energeia signifie,
négativement, que le langage n'est pas d'abord et avant tout œuvre,
c'est-à-dire instrument, structure, moyen, entité statique, comme si le «
langage » se réduisait à la « langue », et, positivement, que le langage est
essentiellement énergie linguistique, mouvance dynamique, force en action. Il
s'agit là, ni plus ni moins, d'une véritable « révolution copernicienne »,
dans la mesure où le regard du philosophe cesse d'être braqué sur la langue en
tant que structure achevée (forma formata) pour remonter – ou tenter de
remonter –, suivant le principe de causalité, à la source de celle-ci, i.e. le
langage en tant que force de structuration (forma formans). Autant la
linguistique est un discours « effectif » sur le langage étudié en tant que
ergon ou produit fini, « effet », autant le discours philosophique sur le
langage ambitionne d'être en quelque sorte une « archéologie » du phénomène
linguistique appréhendé en tant que production énergétique, avec tout ce que
cela implique comme évolution organique, comme procès génétique, comme
dynamique créatrice.

*[XIXe]: 19e siècle
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