Se déplacer pour se situer
EAN13
9782753536746
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Géographie sociale
Langue
français
Fiches UNIMARC
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« Pierre qui roule n'amasse pas mousse » di(sai)t-on ! Aux vues des
injonctions ou des désirs de dé/re/placement, le rapport à la mobilité reste
ambigu : alors qu'être mobile rapporte à certains, pour d'autres c'est un
élément de la vie quotidienne qui contribue à leur appauvrissement. Et il en
est de même pour « l'immobilité », source d'isolement et de précarisation
comme de confort de vie. Au fil des années, les problématiques de recherche
sur la mobilité quotidienne se sont diversifiées, notamment parce qu'elles
proviennent autant de questionnements qui sont au premier abord extérieurs à
la mobilité (problèmes environnementaux, transformation des modèles
économiques, rapports entre groupes sociaux, etc.) que de questions plus
classiques relatives aux infrastructures de déplacement en tant que telles.
Ainsi, plutôt que de décrire toujours plus finement des flux, il est également
demandé à la recherche scientifique de comprendre comment se structurent nos
dé/re/placements quotidiens. Rares sont les travaux qui associent mobilité et
identité à partir d'une analyse des processus qui structurent cette relation,
car l'approche phénoménologique est souvent de rigueur. Pourtant, se déplacer
dans l'espace géographique, c'est exprimer son rapport aux autres par le
trajet et le lieu de destination, par le mode utilisé, par son rapport au
temps et à ceux que l'on croise lors du déplacement, etc. ; bref, c'est jouer
de la régulation de distances simultanément géographiques et sociales. Ce
rapport entre identité et mobilité suppose également que des processus socio-
cognitifs participent à la structuration de ces distances tant géographiques
que sociales. Ces trois dimensions (spatiale, sociale et cognitive), de la
mobilité comme de l'identité, renvoient toutes aux structures sociales pré-
existantes, permettant ainsi, d'une part de sortir de la classification
strictement spatio-temporelle des mobilités, et d'autre part de dépasser le
paradigme individualiste où tout semblerait se passer comme si la mobilité
procurait surtout de la « liberté ». C'est plus précisément à partir du
rapport entre permanence et construction sociale dynamique, à la fois de
l'identité et de la mobilité quotidienne, que cet ouvrage propose d'aborder
nos pratiques et de nos représentations spatiales du quotidien.
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