Edouard Daladier, (1884-1970)
EAN13
9782213664118
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
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Edouard Daladier

(1884-1970)

Fayard

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Affligé d'une réputation suspecte _ en particulier à cause de sa passivité à
la conférence de Munich où les démocraties abandonnèrent la Tchécoslovaquie _,
Edouard Daladier, président du Conseil de la IIIe République à plusieurs
reprises, ministre de la Guerre au cours des années cruciales qui ont précédé
la Seconde Guerre mondiale, demeure pour beaucoup de nos contemporains un
simple nom dans les ouvrages d'histoire. Ce qui est un peu court pour juger un
homme et son action.

La carrière de ce boursier de la République, fils d'un boulanger de
Carpentras, agrégé d'histoire, profondément républicain et dirigeant éminent
du Parti radical, a pourtant connu de multiples moments forts: le Cartel des
gauches en 1924, le 6 février 1934, la constitution du Rassemblement de Front
populaire, Munich, bien sûr, en septembre 1938, la déclaration de guerre,
l'expédition de Norvège, l'inique procès de Riom intenté par Vichy pour le
charger, avec quelques autres, de tous les péchés supposés avoir causé la
défaite.

Peut-être Daladier a-t-il été parfois écrasé par l'ampleur de ses tâches et de
ses responsabilités gouvernementales, peut-être a-t-il mal supporté le
caractère nécessairement solitaire de l'exercice du pouvoir dans des
circonstances dramatiques, mais on ne peut dénier à cette figure complexe,
énigmatique, secrète de grandes qualités intellectuelles et morales, une
lucidité et une énergie manifestes. Son attitude de 1938 à 1940, en tant que
président du Conseil et que responsable du réarmement, où ces qualités firent
merveille en dépit d'oppositions jusque dans son propre gouvernement, le
montre bien. Quand il dut abandonner le pouvoir (en mars 1940), il pouvait à
juste titre considérer qu'il avait provoqué un sursaut spectaculaire dans la
diplomatie, dans la préparation économique à la guerre, dans le réarmement et
même dans les esprits. C'est aller un peu vite en besogne que de le rendre
responsable de la défaite.

S'appuyant sur un considérable travail d'archives en France et à l'étranger,
et sur de très nombreux témoignages, Elisabeth du Réau éclaire voire modifie
l'idée que l'on se fait du rôle de Daladier. Sans laisser ses faiblesses ou
ses carences dans l'ombre, elle fait justice d'une légende noire que les faits
et gestes de son personnage ne confirment pas.

Elisabeth du Réau, spécialiste de l'étude des relations internationales, est
professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine et enseigne
également à l'Institut d'études politiques de Paris.
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