Le peuple crucifié

Cet ouvrage propose deux portraits, l'un intime et l'autre intellectuel, d'Ignacio Ellacuría, un jésuite espagnol proche d'Oscar Romero ainsi que six études d'Ellacuria qui caractérisent ses thèmes de prédilection.
L'œuvre d'Ignacio Ellacuría (1930-1989), jésuite espagnol, développe une réflexion sur la foi en prise avec la réalité historique. Pour lui, avoir la foi ne dispense pas d'être en prise avec la réalité humaine, spécialement celle des pauvres ; bien au contraire, elle doit la réfléchir pour rester cohérente avec l'annonce de l'évangile. Qui plus est, elle doit l'assumer en prenant le parti des crucifiés de ce monde. Pour Ellacuría, le moment décisif du travail théologique est sa dimension pratique, c'est-à-dire la formulation de l'engagement pour transformer la réalité injuste, antagonique au Royaume de Dieu. Ellacuría est nourri de la pensée réaliste du philosophe espagnol Xavier Zubiri et de la théologie pratique de Karl Rahner. Il réfléchit à partir de la praxis libératrice de l'Église de Medellín et de Puebla. Sa conviction est que le salut chrétien doit se réaliser dans l'histoire. Penser le contraire serait nier l'Incarnation. Selon lui, il n'y a pas deux histoires, l'une sacrée et l'autre profane, mais une seule dans laquelle Dieu agit en synergie avec les hommes et les femmes dans le but d'établir son Royaume de vie et de fraternité. Par conséquent, l'effort du théologien est d'aider à discerner les signes de Dieu dans l'histoire et, en même temps, les signes de l'anti-Royaume dans cette même histoire. Pour sa part, la communauté chrétienne est, selon lui, appelée à assumer la cause des pauvres, devenant ainsi l'Église des pauvres. L'ouvrage se divise en deux parties : 1. Deux portraits, l'un intime et l'autre intellectuel, d'Ignacio Ellacuría par deux jésuites qui furent proches de lui ; 2. Six études d'Ellacuri caractérisent ses grands thèmes.