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    1 octobre 2010

    Une bonne découverte du milieu politique , de ses stratèges et de Nicolas Sarkozy ! !

    La directrice de l'info sur France Info, Marie Eve malouines a pris le parti de se diriger et d'essayer de croiser le regard de l'enfant Nicolas Sarkozy avec celui de sa fonction de Président . Veut-elle faire une psychanalyse du président ? Au début, c'est ce que j'ai longtemps cru mais finalement elle passe assez vite sur les jeunes années du président toutefois elle met l'accent sur la première femme de sa vie : Sa mère !

    Il n'aura de cesse de désirer voir la fierté de sa mère envers lui ; elle qui l'aura élevé avec son grand père très présent et qui comblait l'absence d'un père artiste et narcissique.
    Ce mot de « désir » est ce qui guide Nicolas Sarkozy...et justement lorsque l'on a obtenu tout ce que l'on a désiré ...que se passe-t-il ? N'est ce finalement pas la seule quête de ce que l'on désire qui a de l'intérêt ?
    Voici un passage du livre qui éclaire cette thèse, c'est une réflexion de nicolas Sarkozy:
    « Il y a plus de bonheur à désirer qu'à posséder. Ce qu'on obtient est forcément moins fort que ce qu'on rêve. Pendant longtemps j'ai vu la politique comme une façon de vivre, de combattre , de défendre des idées. J'arrive aujourd'hui au moment où je suis le plus proche du but que je m'étais fixé naïvenment (..) paradoxalement , j'ai moins de bonheur à faire de la politique aujourd'hui que j'ai pu en avoir par le passé : j'en suis le premier étonné ».....

    Ce qui m'a frappé dans ce livre- et probablement parce que je suis novice en matière politique, et que je lis ce livre comme « un roman » et non comme une personne engagée politiquement – ce sont le rôle des femmes qui entourent Nicolas Sarkozy , je crois d'ailleurs qu'un livre a été écrit sur ce sujet et cela n'est guère étonnant .
    Les faux pas du démarrage de la présidence sont largement imputés dans cet ouvrage à Cécilia , sa seconde femme ; la peur de la perdre lui fera probablement prendre de mauvaises directions . A priori tout ceci est très connu de l'intelligensia politiquo médiatico parisienne mais pour une « petite provinciale » comme moi c'est une découverte de constater combien les sentiments parviennent ,malgré tout , à diriger certaines décisions que prendra un homme politique .
    Je ne regarderais plus les compagnes des hommes politiques de la même façon ;-)) , car c'est parfois là que se cache les désignations de poste ou certaines orientations ?

    Le second point qui m'a le plus marqué dans cette ouvrage c'est de voir comme les conseillers ont un rôle majeur à l'Elysée, à Matignon et dans toutes les hautes sphères. Finalement il vaut mieux avec un conseiller dans sa manche qu'un ministre ?? Et puis certains conseillers ont peut être moins peur de s'adresser directement au président que certains de ses ministres ?

    Le dernier point qui m'a aussi beaucoup interpellé c'est qu'on passe sur des réformes fondamentales parce que la vague est passée et par contre on va prendre beaucoup trop de temps sur des éléments sans intérêt ; des choix ne sont pas fait ou ne sont pas clairement définis. A travailler dans l'urgence – on le sait tous- on ne peut réaliser du bon travail!

    J'ai trouvé cet ouvrage très objectif , ni dénigrement ni enjolivement de la réalité mais une explication assez claire et écrit avec un style journalistique nerveux jamais ennuyeux même pour le lecteur qui ne serait pas un passionné de politique.
    Par contre pour les journalistes très aux faits de ce qui se passe derrière le rideau de velours rouge ou hommes politiques , fins stratèges , n'y auront peut-être rien trouvé de très nouveau pour eux ?? Peut-être un peu de vérité ? Entre la démagogie, ou le buzz ambiant et permanent , un peu d'objectivité sans grande agitation médiatique! Un bon champ de réflexion c'est certain.

    Citation du livre :
    « C'est tout le paradoxe du président de la République. Il est accusé de s'approprier tous les pouvoirs, mais il sème quelques outils destinés à les contester.
    C'est lui qui a décidé d'interdire un troisième mandat présidentiel. Le quinquennat n'est renouvelable qu'une fois. A la question de savoir pourquoi il a voulu cette limitation, Nicolas Sarkozy répond: « Parce que je me méfie de moi ».
    Ce n'est pas une boutade. Il est convaincu que le pouvoir est une drogue, que les hommes ne sont pas raisonnables face aux produits addictifs.La question est trop grave pour dépendre seulement de leur bon vouloir. Il faut leur imposer des barrières. Nicolas Sarkozy parle de lui et de tous les autres en général. Il pense aussi à ces hommes politiques qui occupent la scène pendant quarante ans. S'ils restent aussi longtemps , ce n'est pas parce qu'il n'y a personne pour prendre la relève, mais parce qu'ils bouchent la scène.(....) »

    Un livre que Nicolas Sarkozy devrait lire ..c'est certain !