Le complément de sujet. Enquête sur le fait d'agir de soi-même
EAN13
9782072765513
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
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Langue
français
Langue d'origine
français
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Le complément de sujet. Enquête sur le fait d'agir de soi-même

Gallimard

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Le XXe siècle philosophique a été traversé, en Europe, par la querelle du
sujet. On en connaît les grandes étapes : le tournant idéaliste de la
phénoménologie et la réaffirmation d'une orientation cartésienne de toute la
philosophie (Husserl) ; l'essai d'une radicalisation existentielle de l'idée
du rapport à soi (Heidegger et Sartre) ; la démystification structuraliste qui
fit du sujet une illusion d'optique ou un effet de langage ; le dépassement
des philosophies classiques de la conscience dans un dialogisme (Habermas) ;
les travaux de restauration herméneutique d'un sujet rendu frugal par l'accent
porté sur sa finitude, son historicité, sa dette (Gadamer, Ricœur). La guerre
est finie. Les adversaires du sujet lui font une place à la condition que,
tirant les leçons de l'expérience humaine, il soit divisé, fragmenté, souvent
opaque à lui-même, voire impotent. Les tenants du sujet en conviennent, à la
condition que l'idée n'en soit pas tenue pour illusoire. Tous concluent que le
sujet avait été conçu, à tort, comme doté de deux attributs auxquels il
n'avait pas droit : la transparence et la souveraineté. Mais aussi que le
sujet réformé peut et doit conserver sa place architectonique dans notre
conception générale du monde et notre propre statut cosmologique. Telle est la
grande illusion de la philosophie morale, politique ou de la cognition. Car il
n'est pas certain qu'aujourd'hui la philosophie puisse dire ce qu'elle entend
par sujet. Sauf à revenir à la conception élémentaire de sujet d'un agir soi-
même.
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