L'Illusion identitaire
EAN13
9782213658278
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'Illusion identitaire

Fayard

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L’Occident impose-t-il au reste du monde sa propre définition des droits de
l’homme et de la démocratie ? La globalisation menace-t-elle l’identité
française ? Le confucianisme est-il vraiment le moteur de la réussite
économique de l’Asie ? La culture africaine est-elle compatible avec le
multipartisme ? L’islam est-il un obstacle insurmontable à l’intégration des
Maghrébins et des Turcs en Europe de l’Ouest ?
Autant d’incertitudes, ou plutôt de trop grandes certitudes sur lesquelles
nous butons constamment et qui tiennent pour acquise la permanence des
cultures. Or, c’est paradoxalement l’idée même de culture qui nous empêche de
saisir la dimension culturelle de l’action politique ou du développement
économique. Car la formation de l’Etat met en jeu des conceptions esthétiques
et morales; elle est aussi affaire de pratiques sexuelles, alimentaires,
vestimentaires ou pileuses.
Au terme d’une pérégrination ironique - et souvent drôle - dans les
imaginaires et les passions politiques du monde contemporain, cet ouvrage
décapant invite le lecteur à réinventer l’universel démocratique pour mieux
s’opposer aux tenants du « combat identitaire ». Les conflits qui font
l’actualité - les guerres de Yougoslavie, du Caucase, d’Algérie, d’Afrique
noire, ou les affrontements communalistes en Inde - tirent leur force
meurtrière de la supposition qu’à une prétendue « identité culturelle »
correspond une « identité politique », en réalité tout aussi illusoire. Dans
les faits, chacune de ces identités est une construction, souvent récente. Il
n’y a pas d’identité « naturelle » qui s’imposerait à nous par la force des
choses. Il n’y a que des stratégies identitaires, rationnellement conduites
par des acteurs identifiables, et des rêves ou des cauchemars identitaires
auxquels nous adhérons parce qu’ils nous enchantent ou nous terrorisent. Mais
nous ne sommes pas condamnés à demeurer prisonniers de tels sortilèges. Le «
choc des civilisations » n’est pas une fatalité.

Directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre d’études et de
recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques,
Jean-François Bayart est un spécialiste de politique comparée dont les travaux
ont contribué au renouvellement de l’analyse de l’Etat. Il a publié plusieurs
essais sur les sociétés politiques d’Afrique et du Moyen-Orient, en
particulier L’Etat en afrique. La politique du ventre.
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