L'honneur et les honneurs
EAN13
9782246729693
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'honneur et les honneurs

Grasset

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21 mars 2007 : un mois avant le premier tour de la Présidentielle, le recteur
de l’Académie de Lyon, Alain Morvan, est limogé pour « manquement répété à son
obligation de réserve ». La motivation est rarissime. Officiellement, elle a
été prise à la demande du Ministre de l’Education Gilles de Robien. Mais Alain
Morvan désigne aussitôt l’Intérieur et son ministre-candidat, Nicolas Sarkozy.
L’affaire débute quelques mois plus tôt. A l’été 2006, Alain Morvan s’est
opposé au projet d’ouverture du groupe scolaire Al Kindi, du nom d’une
association soutenue par l’UOIF, les Frères musulmans et les islamistes. Selon
lui, le site d’implantation du lycée musulman n’est pas conforme aux normes de
sécurité. Le recteur est immédiatement convoqué Place Beauvau, où on lui
conseille de se résigner. Essuyant la colère des milieux islamiques qui
manifestent à ses fenêtres, femmes voilées en tête, au cri de « Morvan taliban
», le recteur s’entête, convaincu, devant les pressions de sa hiérarchie et de
la préfecture du Rhône, de faire son devoir en s’opposant à un « mensonge
d’Etat ». Mais Alain Morvan n’en est pas à son premier combat. En 2004,
brisant avec la tolérance dont jouit l’extrême-droite à l’université de Lyon
III, il exige des poursuites disciplinaires contre Bruno Gollnisch pour propos
négationnistes. De cette époque où il n’épargne pas les déclarations
publiques, toujours brillantes, datent ses désaccords incessants avec son
ministère… Le 11 juillet dernier, quelques semaines après sa révocation, alors
que le préfet du Rhône vient d’être promu commandeur de la Légion d’honneur,
Alain Morvan est mis en examen à la demande de Bruno Gollnisch, précédemment
condamné. L’affaire est en cours. Aujourd’hui « redevenu un universitaire,
c’est-à-dire un homme libre de parole et de pensée », l’ancien recteur accuse.
Dans un récit captivant, il revient en détail et sans « réserve » sur ces deux
affaires aux rebondissement multiples. Gaulliste de cœur, à qui la droite n’a
jamais pardonné d’avoir des années durant travaillé en bonne entente avec les
élus de gauche, il défend une certaine idée de la République. Et, le verbe
haut, tantôt lyrique, tantôt railleur, il dénonce, faits et paroles à l’appui,
l’affairisme, l’omerta, le clanisme, l’esprit « munichois » et « vichyste »
d’une certaine bourgeoisie et d’une partie de nos administrations, jusqu’aux
ministères parisiens.
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