- EAN13
- 9782259217163
- Éditeur
- Plon
- Date de publication
- 11/07/2013
- Collection
- Numérique Plon
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
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Papier - Plon 23,00
Après 20 mois au pouvoir, qu'en est-il réellement de la présidence de Nicolas
Sarkozy ? En fait, son style et ses méthodes sont plus français qu'il ne le
croit lui-même.
Le Consulat est de retour.
Il y a chez Nicolas Sarkozy bien des aspects d'un Premier consul contemporain.
Certes, il n'est pas Bonaparte mais c'est un bonapartiste grand teint.
Lui comme le Corse à ses débuts ont tendance à tout vouloir réinventer eux-
mêmes. Ils avancent sur tous les terrains à la fois, s'étonnent qu'on
s'asphyxie à les suivre, trébuchent en galopant. Leur ambition est immense.
Issus l'un et l'autre d'une petite noblesse fraîchement établie en France
après des épreuves, ils tiennent à démontrer leur supériorité. Dominateurs et
sujets à de brusques anxiétés, ils ne doutent pas de leurs qualités mais ils
craignent souvent que le destin ne se dérobe. Ils ont de grands espoirs et de
sombres pressentiments. Ils ne résistent pas à l'ostentation. Ils aiment aussi
beaucoup les femmes, avec emportement, non sans de cruelles déconvenues, non
sans d'enviables succès. Là encore, la discrétion n'est pas leur fort. Ils ont
de l'orgueil à revendre, une impressionnante promptitude d'esprit. Ils aiment
décider, ils n'ont pas peur d'imposer. Ils attachent semblablement le plus
grand prix à la mise en scène publique de leur action.
Le nouveau président de la République se vit comme un cousin de Bonaparte à
une époque aussi tourmentée, à sa manière, que le Consulat.
Apparaîtra-t-il comme un nouveau Premier consul plus civil, plus démocrate,
moins génial bien sûr, moins chimérique, moins submergé par le mythe de sa
propre gloire mais aussi avide de marquer et de rompre ? C'est son rêve. Ce
serait un miracle. Faut-il prier pour cela ?
Alain Duhamel
Sarkozy ? En fait, son style et ses méthodes sont plus français qu'il ne le
croit lui-même.
Le Consulat est de retour.
Il y a chez Nicolas Sarkozy bien des aspects d'un Premier consul contemporain.
Certes, il n'est pas Bonaparte mais c'est un bonapartiste grand teint.
Lui comme le Corse à ses débuts ont tendance à tout vouloir réinventer eux-
mêmes. Ils avancent sur tous les terrains à la fois, s'étonnent qu'on
s'asphyxie à les suivre, trébuchent en galopant. Leur ambition est immense.
Issus l'un et l'autre d'une petite noblesse fraîchement établie en France
après des épreuves, ils tiennent à démontrer leur supériorité. Dominateurs et
sujets à de brusques anxiétés, ils ne doutent pas de leurs qualités mais ils
craignent souvent que le destin ne se dérobe. Ils ont de grands espoirs et de
sombres pressentiments. Ils ne résistent pas à l'ostentation. Ils aiment aussi
beaucoup les femmes, avec emportement, non sans de cruelles déconvenues, non
sans d'enviables succès. Là encore, la discrétion n'est pas leur fort. Ils ont
de l'orgueil à revendre, une impressionnante promptitude d'esprit. Ils aiment
décider, ils n'ont pas peur d'imposer. Ils attachent semblablement le plus
grand prix à la mise en scène publique de leur action.
Le nouveau président de la République se vit comme un cousin de Bonaparte à
une époque aussi tourmentée, à sa manière, que le Consulat.
Apparaîtra-t-il comme un nouveau Premier consul plus civil, plus démocrate,
moins génial bien sûr, moins chimérique, moins submergé par le mythe de sa
propre gloire mais aussi avide de marquer et de rompre ? C'est son rêve. Ce
serait un miracle. Faut-il prier pour cela ?
Alain Duhamel
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