Les révoltes blanches à Saint-Domingue aux XVIIe et XVIIIe siècles
EAN13
9782753530409
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les révoltes blanches à Saint-Domingue aux XVIIe et XVIIIe siècles

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Constituée au xviie siècle par l’absorption du tiers d’Hispaniola (ou Santo
Domingo), grande Antille auparavant possession espagnole, la « Partie
française de l’Isle Saint-Domingue » connut au siècle suivant un développement
économique impressionnant. Peuplée en 1681 de 2 000 esclaves et de 4 000
Blancs, elle comptait, en effet, un siècle plus tard, en 1789, près d’un demi-
million d’esclaves à côté de 31 000 Blancs. Ce chiffre record de Noirs,
inconnu des autres Antilles, reflétait la puissance de Saint-Domingue qui,
forte de ses « habitations sucrières » exigeant de plus en plus d’esclaves,
faisait alors la prospérité des ports atlantiques français, à la fois par les
profits tirés de la traite négrière et par l’afflux des cargaisons de sucre
raffinées sur place avant d’être redistribuées à l’intérieur du royaume.
Communément, on retient de l’histoire de Saint-Domingue son « miracle
économique » du xviiie siècle suivi du déferlement des révoltes noires
facilité par les événements de la Révolution française. C’est oublier un
phénomène de longue date remontant aux années 1660. Il s’agit des fréquentes
séditions des Blancs de la Colonie dressés contre l’administration royale leur
imposant de ne commercer qu’avec la Métropole et de se plier à une
réglementation minutieuse définissant le statut des esclaves, en violation de
l’« autorité domestique » du maître sur son « habitation ». Là-dessus,
naturellement, s’était vite greffé un état d’esprit autonomiste de plus en
plus agressif, le colon de Saint-Domingue enviant jalousement le sort des
colons anglais d’Amérique, habitués au « self government ». Le résultat fut
qu’à la veille de la Révolution française, dès 1786-1787, Saint-Domingue
vivait dans une insubordination ouverte, le parti colon ayant réussi à
paralyser l’administration royale, pourtant seule garante de la sécurité de
l’île. Le livre de Charles Frostin démontre l’importance du phénomène des
Révoltes blanches qui contribua indirectement au succès des Révoltes noires et
à la dislocation brutale d’une société esclavagiste prospère.
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