- EAN13
- 9782918034018
- ISBN
- 978-2-918034-01-8
- Éditeur
- Laurence Viallet
- Date de publication
- 13/09/2018
- Collection
- Littérature
- Nombre de pages
- 220
- Dimensions
- 20,5 x 15,5 x 1,9 cm
- Poids
- 347 g
- Langue
- français
- Code dewey
- 850
- Fiches UNIMARC
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Au contact de la métropole, il est assailli par les souvenirs de sa vie passée et submergé par un désir de conquête qu’il était parvenu à brider. Au gré des cinémas, des plages, des parcs de la cité des anges, porté par la musique rock en fond sonore, Johnny Rio, poussé par une force irrépressible, une compulsion de séduction, multiplie les rencontres et les étreintes anonymes. Dorian Gray des temps modernes, Johnny Rio est mu par un narcissisme exacerbé et ne supporte nulle concurrence sur le vaste marché du sexe où il rôde constamment, aspirant à être l’unique objet de désir de chaque homme croisé. Rongé par la culpabilité et peu à peu envahi par une angoisse insidieuse que seul parvient à dissiper, l’espace d’un instant, un contact fugitif, Johnny met en place un jeu aux règles fluctuantes : pour reprendre le dessus sur le « Parc » et sur ses propres pulsions, il lui faut séduire trente hommes, et donc autant de « numéros », en dix jours.
Préfigurant le Démon de Hubert Selby Jr, Numbers offre l’examen systématique d’une obsession dévorante (frisant parfois le comique), mais livre aussi le témoignage précieux d’une topographie du désir dans le Los Angeles des années 60, terrain de jeu subversif d’une sexualité clandestine et désormais mythique. L’attention portée à l’environnement, à la végétation, à la lumière et aux symboles, confère au texte un caractère quasi élégiaque dont se dégage une nostalgie entêtante.
Numbers offre au lecteur une réflexion universelle sur le passage du temps et la hantise de la mort, servie par une langue contemporaine, abrupte et crue, aux envolées poétiques saisissantes.
Extrait du dossier de presse.
Né en 1934, John Rechy a grandi dans le barrio (le quartier mexicain) d’El Paso (Texas), sur le rio Grande, à la frontière du Mexique. Son père — qui avait déjà cinquante ans à sa naissance et avec qui il semble avoir eu des rapports d’une extrême violence — était un musicien raté, devenu vendeur de pianos, puis gardien de square, et enfin agent hospitalier. Sa mère était une femme pieuse, qui ne parlait qu’espagnol et l’oppressa d’un amour angoissé : un peu le même monde que celui où grandit Kerouac, à l’autre bout du pays. On n’appelait pas encore cela le « Nouveau Journalisme », mais la carrière de John Rechy commence avec la publication, en 1958 dans Evergreen Review, de deux remarquables reportages à la première personne : « Carnaval » et « El Paso del Norte ». Il y évoque avec une tendresse mêlée de haine le barrio de son enfance : la lessive déchirée qui flotte au vent sur les balcons délabrés, les nuits humides où les pachucos discutent, au coin de la rue, sous le réverbère, dans leur argot mi-mexicain mi-américain, les épiceries crasseuses. C’est un monde empreint de religiosité catholique....