L'entretien, techniques et pratiques
EAN13
9782200353636
ISBN
978-2-200-35363-6
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
DD.PSYSOC COLIN
Nombre de pages
224
Dimensions
24 x 16 cm
Poids
445 g
Langue
français
Code dewey
150
Fiches UNIMARC
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L'entretien

techniques et pratiques

De

Armand Colin

Dd.Psysoc Colin

Indisponible
Introduction?>UNE ENQUÊTE, une entrevue, une interview, une audience, un tête à tête, une conversation, un entretien, une consultation un interrogatoire représentent des situations sociales dans lesquelles deux personnes échangent face à face.
Ces termes ne recouvrent cependant pas les mêmes réalités. Dans le langage courant, l'interview se trouve souvent associée à un aspect journalistique : l'information recueillie sera présentée à un public, à des lecteurs.Le terme entrevue comporte un aspect formel traduit par l'expression « ménager une entrevue » entre deux personnes qui ont à parler, à traiter une affaire.L'enquête suppose une démarche méthodique de recherche d'informations. On parlera d'enquête pour un sondage d'opinions, pour des entretiens réalisés dans le cadre d'une étude de motivations, d'image. On soumet la personne à une série de questions précises définies à l'avance et les réponses enregistrées sont analysées à partir d'une méthodologie spécifique.L'entretien suppose une relation de face à face, un échange, un tête à tête, un dialogue entre deux personnes.Dans l'entretien approfondi de recherche ou d'études, on veut connaître les réactions d'un individu face à un problème particulier : comprendre comment et pourquoi M. Dupont achète une nouvelle voiture. L'enquêteur s'intéresse alors à la façon dont l'individu vit et ressent son environnement ; il analyse ses besoins, ses aspirations, ses valeurs, ses représentations, toutefois l'enquêteur n'aura jamais pour but — sauf exception — d'influencer ou de faire changer d'opinion (par exemple vendre une voiture) la relation reste neutre et ouverte.
À l'opposé une consultation, un entretien cliniqueà visée thérapeutique illustreront une situation de communication dans laquelle une personne, fortement impliquée, attend un changement psychologique à la suite de la rencontre. Le patient parle de ses difficultés, ses sentiments, de ses peurs. Un thérapeute l'écoute et analyse ses réactions. Les entretiens peuvent se répéter et conduire à une relation émotionnelle forte, un transfert entre patient et thérapeute.Le sondage, relation fortuite, pas de relation d'influence d'une part et l'entretien clinique à visée thérapeutique, relation affective, maintien d'un lien fort d'autre part, constituent les deux pôles des situations d'entretien.Cependant, dans la vie quotidienne, au cours des entretiens, deux personnes se rencontrent pour s'informer, décider, négocier. Leur statut, leur fonction les amènent à échanger dans un cadre institutionnel bien défini.Dans ces situations spécifiques, l'entretien ne sera pas considéré comme :- une conversation : à chaque moment les deux interlocuteurs seront capables de rendre compte de la progression de l'échange, de synthétiser l'information en fonction d'un objectif. L'entretien suppose donc une écoute active, un échange argumenté et tactique ;- un monologue: la qualité de l'expression de l'un dépend pour une part de la pertinence des questions et de la qualité de l'écoute de l'autre ; l'échange suppose une interaction complémentaire, si l'un pose une question l'autre accepte d'y répondre, si l'un parle l'autre l'écoute ;- un interrogatoire, une inquisition: le but d'un entretien sera explicité, la méthode de questionnement, d'argumentation sera acceptée et adaptée au contexte de l'entretien, les questions non intrusives respectent la personne ;- une interview journalistique : l'information recueillie ne sera pas directement exploitée devant un public, des lecteurs, seuls les deux interlocuteurs sont d'abord concernés par le résultat de l'échange ;- un débat d'idées : il ne s'agit pas d'argumenter d'une façon abstraite mais de rester pragmatique, d'adapter des tactiques efficaces compte tenu des objectifs de la rencontre ;- une confession : l'implication affective n'est pas un but en soi. On évite ainsi de dépasser les défenses psychologiques et sociales des individus. Il s'agit de vérifier l'implication personnelle par des reformulations, de conclure en montrant les conséquences de la discussion pour chacun des interlocuteurs. La personne garde ainsi sa propre maîtrise de l'échange.D'une façon générale, l'entretien suppose :La rencontre de deux personnes?>Au-delà de deux personnes, on parlera plutôt de réunion, de groupe de travail. Les phénomènes de la relation duelle, de face à face se révèlent différents des réactions de plusieurs personnes réunies. La situation de groupe demande une approche particulière des phénomènes d'influence et de communication. Toutefois, une personne dans un entretien, peut se trouver face à deux enquêteurs qui se relaient pour poser des questions.Un contexte spécifique?>On ne communique pas de la même façon suivant les milieux sociaux du fait des différences de culture : l'organisation sera à dominante technique ou administrative, directive ou participative. Les contacts y sont ouverts ou bloqués, autoritaires ou coopératifs, spontanés ou formalisés, bureaucratisés.La communication dépend aussi de l'histoire des relations entre les personnes. Ce qui se passe avant et après l'entretien conditionne la rencontre. De ce fait, chacun perçoit l'évènement en fonction d'enjeux particuliers :• enjeux réels ou imaginaires,• enjeux humains ou économiques,• enjeux personnels ou sociaux.Au cours de ces rencontres, l'individu va ainsi probablement essayer de tirer le meilleur parti de la situation suivant ce qu'il ressent et imagine comme essentiel. Il gagne ou perd en pouvoir, en influence.Le discours d'une personne s'interprète à partir d'un contexte particulier qui lui donne un sens relatif et circonstancié. C'est pourquoi on utilisera avec prudence une information recueillie dans une situation mal définie. L'individu ne perçoit pas clairement l'objectif de l'entretien, l'information sera alors probablement brouillée, déformée, biaisée et donc difficilement exploitable.Un jeu de relations émotives et affectives?>La rencontre se noue en fonction des statuts, des rôles, des images réciproques. La relation met en jeu des émotions, des sentiments, des relations de pouvoir, de séduction, de rivalité, d'opposition. La discussion sera donc constamment influencée par les perceptions réciproques. Les phénomènes de projection, d'interprétation, d'identification à l'interlocuteur altèrent et déforment les messages.Le besoin de clarifier la situation, de vérifier la compréhension réciproque devient donc indispensable. Cependant, la transparence de la méthode n'amène pas nécessairement une transparence des sentiments et des émotions, l'affectivité ne fonctionne pas sur un mode binaire. Un individu éprouve à la fois de l'admiration et de la peur pour une même personne, des sentiments positifs et des sentiments négatifs. Le jeu des relations sera donc marqué par le poids de l'affectivité avec ses contradictions, ses ambiguïtés, ses ambivalences.Un objectif de communication?>Dans le cadre d'une organisation, par exemple, on retrouvera de nombreuses situations d'entretien avec des buts spécifiques : entretiens d'informations, de négociation, d'évaluation, de bilan personnel... Chacune de ces démarches vise des résultats différents, de complexités diverses, aussi requiert-elle des techniques et des attitudes adaptées.Un échange structuré et tactique?>L'entretien ne ressemble pas une conversation. Qui a besoin de l'information, qui détient l'information, quelles seront les conséquences de cet échange ? L'individu, engagé directement dans un système d'influence, envisage consciemment ou inconsciemment la relation à partir de ses buts, ses intérêts. La rencontre ne sera pas neutre, ni affectivement, ni socialement. Les personnes coopèrent, s'impliquent ou encore s'opposent, se défendent par le retrait, le silence ou le brouillage de l'information. Dans une relation, « on ne peut pas ne pas communiquer ». Nous sommes théoriquement co-responsable à 50 % de la façon dont se déroule l'échange. Celui qui se montre capable de saisir l'importance des différents niveaux d'action, oriente généralement la communication. La compréhension de la situation devient aussi importante que les techniques et les méthodes utilisées. C'est pourquoi savoir mener un entre...
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