Entre plan calcul et unidata, Informatique Politique industrielle en Europe
EAN13
9782841520268
ISBN
978-2-84152-026-8
Éditeur
RIVE DROITE
Date de publication
Collection
HISTOIRE INDUST
Nombre de pages
594
Dimensions
24 x 16 x 3,5 cm
Poids
992 g
Langue
français
Code dewey
338.944
Fiches UNIMARC
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Entre plan calcul et unidata

Informatique Politique industrielle en Europe

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Histoire Indust

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Au début des années 1960, le gouvernement français n'accordait encore que peu d'attention à l'informatique. Contrairement aux télécommunications ou à l'aéronautique, aucune structure de recherche publique ne s'y consacrait. Le secteur était en quelque sorte livré à lui- même : la société Bull pionnière de l'industrie mondiale connaissait, après la prospérité des années 1950, de sérieuses difficultés face aux changements des technologies et des marchés et face à la puissance montante d'IBM. Le gouvernement laissera General Electric racheter Bull en 1964. La prise de conscience du retard français est aggravée par le refus des Etats-Unis d'autoriser la vente à la France d'ordinateurs de calcul scientifique jugés alors indispensables pour la réalisation de la force de frappe: la dépendancedevenait insupportable. C'est ainsi que naquit le Plan Calcul dont la cheville ouvrière fut la Compagnie Internationale pour l'Informatique (CII) fondée en décembre 1966. Les résultats commerciaux furent loin d'atteindre les objectifs fixés, et un nouveau plan fut décidé en 1971 . Il reconduisait pour cinq ans le soutien des subventions de recherche et des achats publics et entendait donner à l'avenir de la CII une dimension européenne. Cette nouvelle orientation se concrétisait par la signature d'une convention entre CII et Siemens. Elle couvrait les activités de recherche de production et de commercialisation des ordinateurs. L'annonce officielle de l'accord, le ler février 1972, suscitait trois jours plus tard la candidature de Philips. Le groupe hollandais signait en septembre 1972, l'association des trois partenaires se concrétisant sous la forme d'une structure commune UNIDATA, appelée selon ses promoteurs à devenir le grand groupe informatique dont l'Europe avait besoin. Un holding financier, dont le capital était détenu à parité par les trois sociétés était créé. Une filiale UNIDATA était créée dans chaque pays, les trois partenaires y participant également à parts égales. Le 4 juillet 1973, l'accord était signé à Amsterdam et le consortium commence ses activités. Stratégies divergentes des grands groupes français de l'électronique contrôlant les capitaux, rivalités pour le leadership, manque d'autorité politique au sein d'une Europe encore balbutiante, la méfiance l'emporta et les calculs à court terme brisèrent les ambitions plus vastes. Les changements d'orientation intervenus en France en matière de politique industrielle à partir de l'été 1974, en affaiblissant la CII, hypothéquèrent très sérieusement les chances d'UNIDATA. En mai 1975, la décision de fusion CII-Honeywell Bull, retirait toute signification au projet UNIDATA. La structure était officiellement dissoute le 19 décembre 1 975. A travers l'échec d'Unidata apparaissent les grands problémes de l'histoire industrielle de la France sous la Vème République : articulation entre politique technologique et industrielle, coopération européenne face au dynamisme commercial et technologique des Etats-Unis; logiques divergentes des grands groupes français de l'électronique au sein des réorganisations des années 1960-1970, indépendance nationale et libéralisme dans le cadre spécifique de l'informatique. L'histoire d'UNIDATA est celle d'un échec. Il s'agit donc d'un sujet particulièrement délicat, où les contreverses durent encore, où les passions ne sont pas toutes éteintes. L'objectif du Colloque qui se tiendra le mercredi 7 juin 1995 à Paris au Centre de Conférences internationales, avenue Kléber (16e) est de favoriser l'expression de témoins et d'experts universitaires et économiques afin de mieux comprendre les lignes de force des décisions prises alors. Pour leur donner leur pertinence et en favoriser l'analyse, ces témoignages devraient être replacés dans le contexte de l'histoire de la haute technologie européenne, par quelques interventions d'historiens spécialistes de ces problèmes.
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