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    9 juillet 2012

    Aurélie Filippetti est fille et petite-fille de mineurs. Elle raconte comment son grand-père, immigré italien, résistant, a été arrêté par la Gestapo au fond de la mine avec la complicité du patron, avant d'être déporté en camp de concentration avec ses deux frères. Puis elle évoque la mémoire ouvrière, la vie des familles, les conditions de travail, la peur de descendre dans la mine, l'action politique (son père était communiste et syndiqué à la CGT), la place et le rôle du Parti communiste, les racines italiennes des immigrés, le sentiment de déclassement lorsque les mines et les usines sidérurgiques de Lorraine ont été fermées, la fin des illusions sociales et politiques portées par le communisme lorsque le mur de Berlin est tombé.

    Le récit est composé de courts chapitres et ne suit pas la chronologie. C'est un beau texte, souvent émouvant et poignant, parfois douloureux. Il se termine sur la victoire de la gauche en mai 1981. Après celle de mai 2012, il était tentant de lire ce livre...
    La mine d’Audun-le-Tiche a été fermée en 1997. "Rien ne reste du travail des hommes de cette terre, de leurs souffrances, de leur gloire et de leur peine". Ce n'est pas exact : ce livre garde la mémoire de ces hommes et rappelle leur dignité.